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Reporters et correspondants


Vers l’automne de 1917, Walker, correspondant de l’Associated Press, se trouvait à Chihuahua, au Mexique, d’où le révolutionnaire et bandit Pancho Villa entendait partir pour s’attaquer au gouvernement. Walker, à qui il faisait part de son intention, lui dit : « Ne commencez pas maintenant. Voyez-vous, les grandes joutes en vue du championnat mondial du baseball vont se produire en même temps : les nouvelles relatives à votre révolution seraient reléguées à une page intérieure des journaux ». Et Villa attendit la fin de la World Series. On trouve cette anecdote dans l’ouvrage d’Oliver Gromling, AP, The Story of News.

Le 7 novembre 1918, les journaux de New-York, et d’ailleurs, annonçaient la signature d’un armistice entre les Alliés et les Allemands, mais aucune confirmation précise ne venait d’Europe. En conséquence, l’Associated Press se refusait obstinément à transmettre cette nouvelle à ses abonnés. Ceux-ci protestaient avec véhémence ; la foule, mal renseignée par d’autres agences et des correspondants particuliers, manifestait contre l’AP qu’elle accusait de pro-germanisme. Il y eut même des émeutes en face des bureaux de l’agence. Mais celle-ci tenait bon, tant elle a le scrupule de la vérité. L’événement lui donna raison, ainsi qu’on le sait.