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une dépêche coupée brusquement. Un officier de l’artillerie russe la compléta en expliquant que Kiriloff avait été tué d’une balle au poumon. La vie du correspondant de guerre n’est pas sans risques, ainsi qu’on le voit.

En 1904, un chef de bandits nommé Raisuli avait capturé un riche Américain, Ion Perdicaris, et exigeait une forte rançon. Le secrétaire d’État John Hay prépare une belle dépêche diplomatique, dont il remet le texte au correspondant de l’AP venu l’interviewer. « Trop long, s’écrit le journaliste. Voici ce qu’il faut envoyer : Perdicaris vivant, ou Raisuli mort ». Hay se conforma à cet avis et le public américain admira son style qui eut, du reste, plein succès.

Sarah Bernhardt, au cours d’une tournée, prenait le train pour quitter San Francisco. Sur le quai de la gare, elle embrassa un reporter sur chaque joue, une pour l’Appeal, l’autre pour l’Examiner (deux journaux auxquels collaborait le jeune homme) ; puis sur les lèvres : « Pour vous-même », dit-elle. « Je représente aussi l’AP, s’écria le journaliste : 380 journaux à l’ouest du Mississipi seulement ! »

19 mai 1941.