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première censure militaire. Puis, ce fut le premier câble transatlantique et aussi le premier correspondant londonien de journaux américains.

La révolution éclatait à Hawaï en 1887. La reine Lilinokalani y perdit son trône. Un correspondant de l’Associated Press se trouvait sur les lieux, mais il n’y avait pas de câble océanique. Or, le capitaine d’un navire en partance refusait d’emporter le reportage jusqu’à San Francisco où il l’aurait remis au bureau du télégraphe. Moyennant $75, un matelot se chargea de cacher le papier sur sa personne.

Deux ans plus tard, éclataient des troubles à Samos. Un correspondant débarquait bientôt à Apia, mais écrivit, au lieu d’un récit de bataille, le compte rendu d’un ouragan terrible qui l’avait salué à son arrivée. Compte rendu si bien fait que la Tribune le publia en brochure.

La même année, des inondations causaient 2,000 morts à Johnstown, en Pennsylvanie. Après un voyage plein de périls, les reporters parvinrent à un endroit de la ligne télégraphique où les poteaux tenaient encore. Aucun bureau dans les environs, évidemment. Alors, l’un d’eux, télégraphiste, grimpa à un poteau et envoya la dépêche directement sur le fil.

Une agence rivale (la lutte recommençait !) s’entendait avec les télégraphistes pour voler les dépêches de l’Associated Press ; on ne comprenait pas l’honnêteté comme maintenant, en ce temps-là. (Il faut dire que les entreprises télégraphiques considéraient les nouvelles un peu comme leur propriété.) L’administrateur de l’AP eut l’idée de joindre, au récit d’une révolte aux Indes, un nom fictif de chef