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adoptait la même idée. Le Journal of Commerce décidait d’envoyer un bateau à voile au-devant des navires qui s arrêtaient au Sémaphore, d’où le télégraphe optique transmettait les nouvelles.

Bientôt, paraissait Gordon Bennett, le premier reporter au sens actuel du mot. Il fondait le Herald premier journal à un sou. Ce fut le début de la course à la primeur. Bennett employait des bateaux plus considérables pour la nouvelle étrangère. Il y joignait des courriers à cheval et des pigeons voyageurs, pour la nouvelle domestique. Le journalisme contemporain était fondé.

La lutte que se faisaient les journaux était ruineuse. Un directeur eut l’idée de mettre en commun les ressources de tous, afin d’éviter les doubles emplois. Le Journal of Commerce, le Herald, la Tribune, le Courrier, le Sun et l’Express constituèrent la coopérative à laquelle ils donnèrent le nom d’Associated Press.

La poste à un sou faisait son apparition, étendant le champ de rayonnement des journaux. D’un autre côté, des feuilles d’autres villes s’abonnaient au service des nouvelles. Mais elles restaient distinctes des journaux « associés ».

En 1851, on inaugurait le premier télégraphe. L’Associated Press envoya un représentant à Halifax, qui recueillait les nouvelles apportées par les navires de la Cunard. Il fut le premier correspondant étranger.

Le service prenait des proportions de plus en plus considérables. Pour la première fois dans l’histoire, un reporter s’attacha aux pas d’un candidat à la présidence des États-Unis. Ce candidat était Abraham Lincoln. Vint la guerre civile et, avec elle, la