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Histoire du grand reportage


Au début du XIXe siècle, l’Exchange Coffee House était, à Boston, le rendez-vous des hommes d’affaires et des politiciens, comme de tous les gens qui se piquaient d’être du bel air. Parmi les agréments que la maison offrait à sa clientèle se trouvaient deux news books, cahiers dans lesquels on inscrivait, dans l’un les nouvelles relatives au mouvement des navires dans l’autre les nouvelles d’intérêt général. Ce service avait tant de vogue que le propriétaire décidait, en 1811, d’envoyer des chaloupes au-devant des navires arrêtés à quelques milles au large pour attendre l’inspection préparatoire à l’entrée au port. Les chaloupes rapportaient, non seulement le nom du navire, de son capitaine et des passagers, mais les nouvelles d’Europe dont on était si friand. Telle a été, en somme, l’origine des agences de presse, aujourd’hui si puissantes et si bien organisées. Oliver Crambing raconte cette histoire dans le livre qu’il vient de publier chez les éditeurs Farrar et Rinehart, sous ce titre : AP, The Story of News. C’est la « biographie » de l’Associated Press.

Jusque-là, les journaux avaient publié des nouvelles, mais d’un intérêt problématique et à l’exactitude douteuse.

Les feuilles de Boston commencèrent à s’alimenter à l’Exchange Coffee House. Bientôt, New-York