l’Académie. Pourtant, il serait devenu avec facilité adulateur de la royauté. N’a-t-on pas écrit, de son temps : « M. Baour peut revendiquer le premier rang parmi les poètes louangeurs… Sa muse change et flétrit tour à tour au gré du destin ; elle n’attend point de lauriers, elle sollicite des pensions ».
Cependant, il ne dédaignait pas la satire. Et c’est ainsi qu’il fit ce quatrain sur Écouchard Lehrun :
Fidèle au mauvais goût comme à sa chambrière.
Il vécut et mourut de lui seul vénéré ;
Et durant soixante ans l’honneur lui fut sacré
À peu près comme la grammaire.
À quoi Écouchard, maître dans le genre, riposta par ce distique :
Ci-gît le Tasse de Toulouse.
Qui mourut in-quarto, puis remourut in-douze.
Baour-Lormian était si dormeur qu’on l’avait surnommé Balourd Dormant.