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meurtre de son mari. En effet, n’avait-il pas rejoint secrètement Charles à Paris ? N’avait-il pas intérêt à voler le brevet de son maître ? Elle-même a acheté de l’arsenic. Mais ne l’a-t-elle pas fait ouvertement ?

Quant à l’affaire des diamants, elle prétendit que Mme de Léautaud, l’ancienne Mlle de Nicolaï, les avait envoyés à Félix Clavé, parti pour l’Algérie.

L’affaire des diamants s’instruisit d’abord et Marie fut condamnée à deux ans de prison. Elle en appela.

Vint l’accusation de meurtre. Entre temps, des créanciers de Lafarge s’étaient révélés, apportant des billets qui étaient des faux, signés par Lafarge du nom de parents de sa femme. Ainsi, les affaires du mari allaient bien mal et il était devenu faussaire. N’y avait-il pas suicide ?

Les audiences furent longues et Marie triompha presque. Les deux premières expertises ordonnées par le tribunal ne purent conclure à la mort par l’arsenic. Le jury était ébranlé, quand on s’avisa de faire venir un chimiste célèbre, qui s’enferma avec ses aides pendant des jours avec toutes les pièces disponibles, y compris des lambeaux du malheureux Lafarge qu’on avait exhumé. Il conclut péremptoirement à la présence de l’arsenic. Mais, en même temps, arrivait d’Algérie une lettre transmettant l’attestation d’un homonyme de Clavé qui avait reçu par erreur une boîte envoyée par Mme de Léautaud. L’histoire que racontait Marie au sujet des diamants était donc vraie ?

Sur ce, le jury rendit son verdict, déclarant Marie coupable « avec circonstances atténuantes ». Elle était condamnée à la peine des travaux forcés à