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par des truffes. Quand le médecin partit, Marie lui demanda une ordonnance pour se procurer de l’arsenic, parce que les rats n’étaient pas disparus…

La maladie se prolongea. Marie soignait son époux, qui en venait même à refuser les soins de sa mère. C’est que sa femme était si bonne ! Un jour, celle-ci fut souffrante. Charles l’apprit et aussi que Marie prenait des laits de poule. Il manifesta le désir d’en partager un avec elle, délicate pensée d’amoureux. On en confectionna donc un dans la chambre de Marie. Quand on le porta à Charles, celui-ci dormait. Marie demanda que le lait de poule restât dans sa chambre, pour que Charles eût son illusion entière, à son réveil.

Charles put enfin boire son lait de poule, toujours en l’absence de Marie. Sa mère et Mlle Brun, personne en visite au Glandier, remarquèrent qu’il ne le buvait pas en entier et elles constatèrent qu’il y avait au fond du verre un sédiment étrange.

On retrouva ce sédiment dans d’autres breuvages, les jours suivants. On sut que Mme Charles avait encore commandé de l’arsenic. La rumeur se répandait parmi les ouvriers de l’usine que Charles Lafarge mourait empoisonné. On persuada Charles de ne plus rien accepter de sa femme et l’on fit appeler de nouveaux médecins qui administrèrent des contre-poisons. Trop tard ! Charles s’éteignait le 13 janvier. Immédiatement le procureur du roi était saisi de l’affaire.

En même temps, M. de Léautaud accusait Marie du vol des diamants commis à son château l’été précédent. Marie Cappelle-Lafarge allait faire face à tout.

D’abord, elle accusera le commis Denis du