Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/195

Cette page a été validée par deux contributeurs.

temps de ces bons choux. Charles serait même prié d’inviter à cette occasion la sœur de Marie. Quand les pâtisseries furent prêtes, la jeune femme apporta dans sa chambre celles qui étaient destinées à son mari et qu’elle se chargeait de mettre dans la caisse.

Une lettre de Marie précéda la caisse à Paris. À l’heure dite, Charles, enchanté, alla chercher son colis au bureau des diligences. Rentré à sa chambre, il défit le paquet, qui contenait un billet de sa mère. Il remarqua que sa femme, dans sa lettre, parlait d’un gâteau, mais que sa mère mentionnait « des » gâteaux. La boîte ne renfermait qu’un gâteau. Simple inadvertance, se dit-il.

Le lendemain, le garçon de l’hôtel courait chez le beau-frère de Charles, Félix Buffière : M. Lafarge avait été, toute la nuit, secoué par des tranchées et des vomissements épouvantables. Félix lut la lettre de Marie ; plus tard, il devait se rappeler qu’il n’y était pas question d’une invitation à la sœur.

À quelque temps de là, Charles put rentrer au Glandier. Il avait obtenu son brevet et emprunté 25,000 francs. Il était loin des 200,000 francs qu’il voulait. Ce fait pouvait confirmer Marie dans l’idée peu reluisante qu’elle se faisait de l’habileté de son mari. Elle ne connaissait pas tout ! En réalité, Charles Lafarge était couvert de dettes.

C’était en janvier 1840, soit cinq mois après le mariage de Charles et Marie.

Le soir de son arrivée chez lui, Charles Lafarge dut s’aliter et il voulut faire la dînette dans sa chambre avec sa femme. Cette nuit-là, il eut encore des vomissements, comme à Paris. On appela le médecin, qui diagnostiqua une indigestion causée