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fortune à l’autre. Mais le mari s’empressa d’en faire un autre par lequel il donnait ses biens à sa mère et à sa sœur.

Apparemment, Charles Lafarge était un maître de forges prospère. Il allait atteindre à la grande fortune quand il aurait fait breveter une certaine invention. Mais il lui fallait de l’argent pour l’exploiter. C’est alors que Marie lui apporta des diamants dissimulés dans un sachet de satin rouge. « J’ai ces diamants depuis l’âge de huit ans, dit-elle. Ils avaient été confiés à une vieille bonne par mon ancêtre paternel. »

Les diamants ne suffisaient pas. Lafarge partit pour Paris afin d’intéresser à son affaire les riches parents de sa femme. Cela n’alla pas tout seul. Le séjour à Paris se prolongeait, Charles demandait constamment à Marie de solliciter platement sa famille.

Marie se lassa. Elle vit bien que Charles ne possédait pas l’envergure d’esprit qui lui aurait permis de faire fortune. Allait-elle rester toute sa vie la compagne d’un tel être ?

Il y avait beaucoup de rats au Glandier. Marie Lafarge (Charles étant toujours à Paris) décida de se débarrasser des rongeurs. Elle envoya donc un domestique au bourg voisin lui acheter un peu d’arsenic.

Dans le temps, la famille du Glandier avait résolu d’expédier une caisse de bonnes choses à l’exilé, entre autres des gâteaux dont il raffolait. Sa mère était célèbre pour ses « choux ».

On lui en enverrait. Marie eut une idée charmante : à une heure convenue, Charles, à Paris, et la famille, au Glandier, mangeraient, en même