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L’étrange histoire de Marie Lafarge
et de ses deux procès


Pour une fois, je cède à la tentation de raconter une « cause célèbre ». L’affaire Lafarge, en son temps, défraya la chronique du monde entier. Mme Marcelle Tinayre lui redonne l’actualité dans le livre qu’elle lui consacre.

Cela se passait vers 1840. Sous le règne de Louis-Philippe, le roi-citoyen. Ce détail ajoute à l’extraordinaire de ce récit, comme on va le voir.

L’héroïne était fille du colonel Cappelle, petite-fille du riche Collard, qui avait épousé une fille de Mme de Genlis et de Philippe-Égalité. Elle était donc petite-nièce du roi régnant.

Cette parenté lui servait, d’autant qu’elle était la nièce de gens puissants, comme M. de Garat, régent de la Banque de France, et de M. de Martens, diplomate prussien. Elle fréquentait la bonne société et la famille royale l’admettait dans son intimité, jusqu’à un certain point. Marie était une enfant spirituelle, mais terriblement indépendante. Ayant le goût du danger, elle le cherchait partout.

Son père meurt et alors cesse la belle vie dans les garnisons où on la traite en princesse, comme il se doit. Sa mère se remarie avec Eugène de Coëhorn, qui agit, à l’égard des enfants de sa femme, moins