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lette et l’aîné des Joyeuse ne s’attardèrent pas au collège, ne rêvant que plaies et bosses.

Henri poursuivait de brillantes études. Ses progrès en philosophie étonnaient et des docteurs venaient de divers collèges pour discuter avec lui. Mais son frère Anne l’appelait bientôt à la cour et Henri, fort attaché à son aîné, ne résista pas, tandis que François restait au collège, où il devait prendre le grade de docteur en droit canon (il fut plus tard cardinal).

Sa piété, ses mœurs sévères dans un tel milieu firent l’étonnement et bientôt la conquête d’un roi (Henri III) qui s’entendait à approuver le bien et à suivre le pire.


Faible, débauché, Henri III s’abîmait souvent en orgies de remords et de pénitence. Ayant la surprise de voir Henri de Joyeuse vivre à la cour tout en maintenant la dignité de sa conduite et l’ardeur de sa piété, le roi le prit pour confident de ses aspirations religieuses.

Il le fit, à seize ans, grand maître de la garde-robe. Joyeuse s’acquitta de ses fonctions avec aisance.

Henri de Joyeuse alla guerroyer quelque peu contre les huguenots. Puis il fut entraîné dans l’apothéose de son frère, qui épousait la demi-sœur de la reine. Les dépenses de ses noces extravagantes scandalisèrent Paris, rongé par le fisc. Anne devint duc ; son père, maréchal de France ; son frère Scipion, gamin de seize ans, grand prieur de Toulouse et François, archevêque de Narbonne.

Mais Henri se faisait de plus en plus austère et

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