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rent dîner dans un grand cercle londonien avant de le remettre entre les mains de la police militaire. Au cours de ce dîner très mondain, Rintelen apprit qu’il avait été rappelé à New-York par un télégramme expédié d’Angleterre, grâce au code volé.

Tout allait bien, mais, un beau jour, le capitaine fut traduit devant une cour martiale. Officier allemand, disait-on, il avait pénétré en Angleterre en temps de guerre. Il démontra à ses juges qu’il avait été amené de force en territoire britannique et que par conséquent il devait être considéré comme prisonnier de guerre. Le lendemain, au camp de concentration, on lisait dans le Daily Mail que Rintelen venait d’être exécuté à la Tour de Londres. Il fêta ses funérailles à la cantine.

Il sut ensuite que les Anglais avaient appris son histoire au complet par des papiers trouvés dans les bagages de von Papen qui rentrait en Allemagne grâce à un sauf-conduit anglais : ce diplomate n’avait pas songé que, si le sauf-conduit lui permettait de passer, il ne garantissait pas l’inviolabilité des bagages.

Les États-Unis ayant déclaré la guerre à l’Allemagne, les Anglais envoyèrent leur prisonnier à New-York où il fut condamné à quatre ans de prison. Il rentrait en Allemagne en 1921, mais, loin de le récompenser de son zèle, on le fuyait, on voulait oublier certains épisodes de la guerre.

10 septembre 1938.