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Pour éviter toute indiscrétion, C. 25 devait réaliser l’évasion par ses propres moyens, sans mettre les directeurs de la prison au courant, si ce n’est de sa qualité d’agent français. C. 25 agit par les moyens classiques : entrevue secrète avec le prisonnier dans sa cellule, lime et échelle de corde. À l’heure fixée, une automobile, tous feux éteints, cueillit le prince et l’espion, qui se dirigèrent par petites étapes vers la frontière espagnole. Ayant réussi à la franchir, ils allèrent trouver le général von Schultz qui, tout heureux, demanda à Berlin l’envoi d’un sous-marin pour transporter le prince.

Celui-ci, rempli de gratitude, ne voulait plus se séparer de son sauveur. C. 25 joua l’hésitation, puis consentit à suivre le prisonnier en Allemagne.

Le sous-marin se présenta bientôt et le prince fit admettre son sauveur à bord malgré l’ordre qu’avait le commandant de ne jamais embarquer d’étranger. Contournant les Îles Britanniques, pour éviter les îles flottantes que les Anglais venaient de mettre dans la Manche pour combattre les sous-marins, on arriva bientôt en Allemagne, non sans avoir coulé quelques navires alliés. C. 25 resta trois mois chez l’ennemi, chaudement protégé par le prisonnier qu’il avait sauvé. Il réussit à réorganiser le service d’espionnage, puis il revint chez lui.

Le 18 juillet 1919, les journaux du monde entier annonçaient le suicide, à Potsdam, du prince Joachim de Prusse, le plus jeune fils de l’ex-kaiser. Les motifs de son suicide apparaissaient mystérieux.

Or, prétend Boucard, ce prince Joachim était celui que C. 25 avait fait évader de la prison de France. La veille de sa mort, il aurait appris le rôle néfaste qu’il avait joué malgré lui, c’est-à-dire qu’il