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Ce qui fut fait. On effaça son nom de la stèle et le Daily Mail de Londres raconta son mystérieux retour.

Au début de mai 1918, à cause d’une trahison, l’état-major allemand s’empare de la ligne d’agents disséminés par la France dans ses départements envahis, c’est-à-dire à l’arrière de la ligne ennemie. La grande bataille s’engageait, il importait de rétablir coûte que coûte le contact avec l’arrière.

Or, vers le même temps, un espion français, qui se faisait passer pour agent allemand et, comme tel, était au mieux avec l’état-major de l’espionnage germanique établi à Saint-Sébastien en Espagne, recevait du général von Schultz, chef de cet état-major, la mission d’aller délivrer un prince allemand arrêté par les Français comme un vulgaire espion. Le nom du prince n’était pas dévoilé, il portait officiellement le nom d’Otto Zimmermann ; mais c’était évidemment un personnage de premier plan, car le général dit à l’espion français de mettre tout en œuvre, et même les sommes les plus folles pour réussir.

L’agent français, dont on ne connaît que le matricule C. 25, rentra donc en France et, avec les précautions d’usage, fit connaître la situation à ses chefs.

Un plan hardi s’élabora dans les bureaux du service secret en France. Le prince allait reconquérir sa liberté, en effet, et C. 25 serait l’auteur de l’évasion. Ainsi s’assurerait-il la reconnaissance de ses supposés chefs allemands et aussi du prince. Il pourrait pénétrer à l’arrière des lignes ennemies et reconstituer le service d’espionnage si malencontreusement détruit.