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avait tout découvert. Il décida de se tuer. Ses amis, au contraire, imaginèrent toute une mise en scène pour le sauver. Un médecin (américain, naturellement) leur trouva le cadavre d’un inconnu mort à l’hôpital. Ils le transportèrent dans la forêt de Mayerling, où Rodolphe se rendait souvent.

Ils prenaient leurs dispositions là-bas, lorsque survint Marie Vetsera, conspiratrice au même titre que lesdits amis du prince et non pas amoureuse de Rodolphe. Apercevant un homme en train de fusiller le cadavre, elle s’écria : « Vous avez tué l’archiduc ! » Pour abréger les explications, ou par accident, l’homme au revolver tira… Et voilà pour quoi l’on trouva le corps de la pauvre Marie à côté du fameux macchabée.

Pendant ce temps, Rodolphe fuyait à travers l’Allemagne.

Quant à « R », — c’est une tout autre histoire, — il serait le fils d’une femme épousée en secret par l’archiduc. Le médecin (américain, toujours) qui assistait à la naissance de « R » s’empare de l’enfant, que la mère voulait tuer, et l’emporte aux États-Unis.

La mère disparut fort à propos dans les montagnes de Suisse où, peu de temps après, racontait-on, un accident avait mis fin à ses jours malencontreux. Rodolphe épousa la princesse Stéphanie de Belgique. Alors, réapparut la première légitime, dotée d’un nouveau mari. Ainsi y avait-il double bigamie. Mais « R » ne nous dit pas comment tout cela se termina.

Plus sérieux sont les mémoires que le baron Lafaurie vient de publier sous le titre : La vérité sur Mayerling. La vérité, c’est beaucoup dire, et l’on