Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/137

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de Clemenceau ; « Pierre Laval, si peu représentatif, que je n’arrivais pas à l’appeler Monsieur le Président » (titre qu’ont en France tous les premiers ministres passés et présents) ; M. Bergery, du Front populaire.


« Nos hommes politiques ne sont pas toujours très distingués, écrit le chasseur blasé. Certains même ne savent pas se tenir à table ; ainsi M. Maurice de Rothschild, baron et sénateur, affectionne le macaroni au fromage, mais au détriment de la blancheur du plastron de sa chemise. Il est, d’ailleurs, toujours vêtu avec négligence. » On ne peut tout de même pas l’appeler nouveau riche.

Le député breton Le Pévèdec faisait souvent la joie de l’omnibus (salle ouverte au commun des mortels) : « On ne lui aurait pas permis de s’exhiber dans la salle du fond ». Pour manger, il n’a besoin ni de fourchette ni de couteau. « Il empoigne un morceau de viande, le ronge jusqu’à l’os et jette les détritus sous la table. Lorsqu’il a terminé son repas, il fait comme le boa, il s’endort. » C’est Roman, non pas moi, qui le raconte.

Même avant de devenir l’homme le plus richement appointé de France, Jouhaux, grand manitou des syndicats ouvriers à tendance révolutionnaire, « grand pontife de la démocratie », écrit l’auteur des « Souvenirs », aimait à fréquenter chez Maxim’s. « Je le vois encore, écrit notre chasseur, faisant honneur aux mets délicats et dégustant en connaisseur les crûs de choix. Foin des londrès, régal exceptionnel du prolétaire : M. Jouhaux ne fumait, — tout au moins ces jours de bombance,