Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Anglais qui l’avaient précédé, s’était sauvé de la broche et de la dent en arborant un chapeau haut de forme par cinquante degrés à l’ombre et en vociférant, sans cesser de marcher droit devant lui, des poèmes d’Émile Verhaeren.


Les sauvages, le prenant pour un prophète inconnu, renoncèrent, tout en se prosternant, à l’idée de le rôtir. »

Un soir qu’il dînait dans une guinguette avec le ménage Mardrus, il laissait s’accumuler les plats, refusant de manger pour parler tout à son aise. À la fin, il mélangea le tout (poissons frits, ragoûts, légumes, poire cuite) et l’avala ainsi.

Ayant traversé le désert de Gobi, il résuma ses impressions de voyage en cette phrase : « J’ai vu là-bas, j’ai vu la panthère des neiges et le coquelicot bleu ! » On n’en put tirer une autre syllabe.

Rodin montrait à la sœur de Lucie Delarue une statue qu’il venait de terminer : elle représentait une adolescente accroupie au bord d’une vasque ébréchée.

— Il faut que vous la baptisiez, dit-il. Moi, je ne sais pas ce que je fais. Ce sont mes amis qui nomment mes œuvres.

— Je l’appelle, dit l’autre, « Source de Volupté ».

Appelée à se prononcer à son tour, Lucie opta pour : « Le mystère des sources ». Rodin adopta ce titre.

La femme de Pierre Hermant, compositeur et frère de l’académicien Abel Hermant, possède un pouvoir étonnant sur les animaux. Un jour, elle aperçoit un groupe de paysans devant une barrière, effrayés à la vue d’un taureau dangereux, les cornes