faire du ménage… enfin de vous occuper d’autre chose. »
Coppée ajouta :
« Quel âge avez-vous ?
— Vingt ans.
— Vingt ans !… Et ça dit ça comme si c’était tout naturel !… Dépêchez-vous de le dire, que vous avez vingt ans ! Ça passe si vite ! Au revoir, mon enfant. »
Il est vrai que la petite eut des encouragements. Dans une réunion, Sully Prud’homme, qui avait lu de ses œuvres, lui dit :
« C’est cette petite fille-là qui fait des vers d’hommes ?… Regardez ce visage ! Regardez ces yeux ! Et vous avez entendu cette voix, cette musique !… Eh bien ! je vais vous lire un des poèmes de cette enfant ! »
Sarah Bernhardt, chacun le sait, jouissait d’un sale caractère.
« Elle avait un secrétaire nommé Pitou, personnage trapu, grimaçant, aux bras trop longs, qui savait tout, disait-elle, et qu’elle traitait parfois d’étrange manière, car je la vis un soir lui jeter à la figure un verre d’orangeade qu’il venait de lui apporter, et qui n’était pas assez frais pour son goût. »
Lucie connut Pétain à cette époque. À l’en croire, il eut un faible pour elle. Le capitaine Pétain était fort épris d’art et de musique.