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ce matin ; si tu mourais, je serais trop malheureuse ». Heine ajoutait : « C’était un ordre, j’ai obéi : j’ai continué de vivre… vous comprenez, quand on me donne de bonnes raisons… »

Chopin fut toujours un grand nerveux. Un soir de concert, on remarqua qu’il était extrêmement agité. Au cours d’une pause, un ami alla lui demander s’il était souffrant. « Non, répondit le pianiste, mais il y a devant moi une spectatrice qui bat la mesure avec son pied et si ce n’était pas pour les pauvres, j’enverrais le piano à tous les diables ! »

Voici maintenant une autre anecdote qui, si elle montre que Chopin était nerveux, indique aussi qu’il avait de l’esprit et qu’il savait remettre à leur place les gens mal élevés. Quelqu’un l’invita à déjeuner, en ajoutant : « Surtout, n’oubliez pas le piano ! » Au jour dit, Chopin fit porter un piano chez l’hôte avec sa carte où il avait écrit : « Voici l’instrument demandé ! »

20 mars 1937.