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leur salaire. Que pouvait-il leur donner qui leur ferait plus de plaisir que des billets de faveur ? Les ouvriers acceptèrent, vinrent applaudir Barrett le dimanche, puis, à la fin de la semaine, chacun inscrivit sur sa facture : « Quatre heures de travail supplémentaire, dimanche soir, 8 shillings ».

Sir Charles Wyndham (celui-là l’avait, le titre !) était renommé pour son avarice. Un jour qu’on bouleversait le pavé du Strand, à Londres, près du théâtre où jouait Wyndham, quelqu’un demanda : « Mais pourquoi tout ce chambardement ? On a réparé le pavé, il y a deux mois à peine ? » À quoi l’interlocuteur répondit : « Vous ne le saviez pas ? Wyndham a perdu une pièce de trois pence, ici même ! »

— Wyndham éprouva un soir un bien grand plaisir. Le roi Édouard ayant assisté à une de ses représentations fit ensuite venir le régisseur et lui dit : « Dites à M. Wyndham que je n’ai jamais vu de loge pire que celle-ci. Dites-lui aussi de parier une petite somme sur le cheval Persimmon ». Dans la semaine qui suivit, tout le personnel du théâtre nagea dans des flots d’or.

— Bien d’autres acteurs aimaient passionnément l’argent. L’un d’eux, qui refusait d’acquitter l’impôt sur le revenu, fut un jour forcé de rendre gorge. Il dit au percepteur : « Je vais payer, mais dites à la reine (Victoria) qu’à l’avenir elle ne me considère plus comme l’une des sources de son revenu ».

— Burton possède un magnifique étui à cigarettes dans lequel il a fait sertir un humble sou, dont voici l’histoire. À la fin de chaque année, Forbes-Robertson (sir John !) lui réglait sa facture, mais en omettant toujours de son chèque les shillings et les