Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XIII

LA DAME BLANCHE
DE LA CHUTE MONTMORENCY



DON Quichotte resta donc seul, à la nuit tombante dans un coin ignoré de l’île d’Orléans. Il frissonnait. Il regardait de tous côtés. Il s’assurait que personne n’était témoin de ces mouvements d’involontaire appréhension. Hé ! les plus courageux chevaliers avaient connu, comme lui ces frémissements de la chair, précédant parfois les beaux gestes d’héroïsme.

Le chevalier se redressa soudain et tira son épée du fourreau. Il en caressa la lame fine. « Qu’avait-il à craindre, fallait-il se le répéter encore, avec cette arme, victorieuse de tant de combats sacrés ? » Il la tint avec fierté au bout de son bras, la faisant étinceler sous les rayons de la lune. Celle-ci avait fini par écarter, puis par chasser les nuages d’orage. L’air en semblait adoucie. Nonobstant la neige, tout promettait une nuit douce, claire, agréable.