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le vœu imprudent de cloclo

— Je ne puis croire cela.

— Cela est ainsi pourtant. Nul ne doit connaître le lieu de retraite des gnomes. La mort châtierait l’audacieux qui voudrait passer outre à cette défense.

Cloclo s’approcha de la duchesse : « Votre Altesse veut-elle m’écouter ? J’ai un plan. Il vous aidera à tout accepter, allez. Ce soir, vous vous endormirez enveloppée de la mante noire, sans bandeau sur les yeux. Dès que votre sommeil sera profond, je me lèverai, je poserai le bandeau, bien doucement sur vos beaux yeux que j’aime. De la sorte, vous n’en saurez rien, et vous aurez rempli la condition exigée. Que dites-vous, bonne Altesse, du plan de Cloclo ? Oh ! consentez à cela ! De grâce ! Vous irez voir votre bien aimé mari ; et Louison, Petite Poucette et moi visiterons les beaux souterrains des gnomes.

— Chère, chère petite Cloclo, cela ne me déplaît pas, en effet… Mais, dites encore, fidèle gnome, comme le duc ne doit, ni me voir, ni m’entendre, ni avoir le moindre soupçon de cette fugue, croyez-vous pouvoir arranger tout cela ?

— Certes, Altesse, je vous rendrai invisible.

— Alors, parfait, je consens à tout… Messire Gnome, éloignez-vous maintenant. Revenez lorsque les clairons du camp sonneront minuit. Une petite lumière rouge brillera à l’entrée de ma tente. Vous comprendrez par ce signal, que mes dispositions ne sont pas changées. Pénétrez alors sous la tente… et conduisez-nous au plus tôt où vous savez.

— Les ailes de l’amour vous y porteront tout autant que moi, noble princesse ! Merci de votre confiance ».