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VI

LE GNOME INCONNU



EENCHANTÉ, Louison se précipita au dehors. Il courut en sifflotant, ici et là. Il examina avec soin chacun des arbres qui se dressaient entre les tentes. Il entendit tout à coup un éclat de rire. Il semblait venir de sous la terre. Le garçonnet se pencha, l’oreille aux aguets. « Pstt ! pstt ! » cria tout près une voix de crécelle. Et Louison entendit chanter une voix chevrotante et comique : « Gosse, oh ! brave gosse, que j’aime que j’ai-ai-me ! Regarde, ici, ici, ici ! Gosse, oh ! brave gosse que j’aime, que j’ai-ai-me ! Regarde, regarde à tes pieds ! » Louison aperçut alors, assis sur la margelle d’un puits destiné au service particulier de la princesse, un singulier petit être. D’une taille de six pouces à peine, il avait une longue barbe blanche, des cheveux de neige sous un bonnet à gland, les traits parcheminés d’un vieillard, de petits yeux noirs, vifs, malins, inquisiteurs, qu’il cachait sous de gros sourcils blancs. De la bure grise recouvrait ce nain de la tête aux