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une révolte au pays des fées

avec nous !… Bravo ! lutins… Entraînez-la avec célérité maintenant. Cette fée est par trop candide ! »

On n’eut aucune peine à lier la fée. Elle souriait tristement en les considérant tous.

« Pauvres révoltés, dit-elle enfin. Vous n’empêcherez rien par votre dernier geste de méchanceté. Rien ! Et je demeure volontairement au milieu de vous, allez !

— Fée Bienveillante, vint dire insolemment Polichinelle en baisant une main qu’on ne pouvait lui retirer, vous plaiderez bien notre cause, quand l’heure sonnera, rien qu’en plaidant la vôtre. Votre nom vous y oblige. Bienveillante ! Ne vous appelez-vous pas, Bienveillante ? Hé ! les amis ! Nous embêterons à fond, au jour de la rétribution, nos éminentissimes et vertueux souverains en lui faisant voir cette proie magnifique. Madame, madame, que votre présence au milieu de nous est un honneur et un gage précieux.

— Bravo ! Polichinelle ! Peut-il être grand seigneur, ce petit, criaient ses proches voisins.

— Mes amis, je n’ai plus rien à ajouter. Maintenant, sortons ou mourons ici en braves !

— Sortons ! sortons ! cria-t-on de toutes parts.

— Toi aussi, Polichinelle, crièrent les lutins. Laisse la fée se débrouiller comme elle le pourra.

— Certes, non ! répliqua Polichinelle. Je suis un galant homme et n’abandonne pas une femme en détresse. Je vous dirai de plus… »

Mais Polichinelle ne put jamais finir les mots qui allaient illustrer sans doute une dernière malice. Avec un bruit d’enfer et accompagnée d’une pluie de feu, la