XXII
UNE TRAGIQUE REPRÉSENTATION
LE
rideau se leva, à la grande surprise de l’assemblée,
sur la scène de l’arrivée de la princesse Aube dans
son cachot. Une exquise petite marionnette blanche,
blonde et mince tenait le rôle de la malheureuse victime
de la Fée Envie.
Le duc poussa un cri à la vue de la petite actrice. Mais c’était là sa femme chérie, qu’il voyait, sous une forme minuscule… oui, oui, c’était bien Aube. Et elle le regardait… Polichinelle avait bien vite étouffé le cri du duc, sous des éclats de rire bruyants et aigus.
L’assemblée demeurait silencieuse, immobile. On écoutait avec une attention extrême. Ce Polichinelle vraiment ne doutait de rien. Et comme il se moquait de tout, en acteur consommé ! Il incarnait à lui seul, avec des nuances infinies, chacun des personnages que représentaient les marionnettes. Il adoucissait, modulait ou grossissait à volonté sa voix désagréable de crécelle. On ne put bientôt