Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.
123
emmurés vivants !

repaire, qu’attendre de bon, voyons, pour une petite fille et un bébé ? Altesse, ajouta-t-il avec une profonde douceur d’accent, en se penchant vers la princesse, partez, partez, je vous en supplie. C’est le salut. Ne savez-vous pas que je veillerai sur votre fils comme sur moi-même, et sur la petite fille également ?

— Non, non, jamais je ne saurai m’y résoudre, jamais, dit la princesse. Allez, gnomes fidèles, rapportez tout au duc. La douleur transpercera son cœur, mais son esprit me comprendra.

— Moi aussi, je reste, décida Louison, que ferait Cloclo, si elle venait soudain à se réveiller et me demandait ?

— Et moi, madame, conclut avec solennité Don Quichotte, en mettant un genou en terre devant la princesse, je serais indigne de mon titre de chevalier si je vous abandonnais seule, à un aussi malheureux sort. Je reste également.

— Absurdes, vous êtes tous absurdes, cria sans ménagement Polichinelle. Voyez, les gnomes s’éloignent, la tête basse. Je ne voudrais pas apporter au duc le message dont vous les chargez, madame. Absurdes ! Vous êtes tous absurdes !… Vraiment, je ne méritais pas cette défiance de votre part, Altesse.

— Hélas ! monseigneur Polichinelle, pardonnez-moi… Je souffre tant, lui répliqua dans un souffle la pauvre jeune femme.

— Je n’ai pas à vous pardonner Altesse, non. Que suis-je, moi ?… Allons, je vais essayer un autre de mes plans. Espérons encore. Ne vous effrayez pas à la vue