Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pourquoi, la bonne sainte Mme Précourt ne m’a-t-elle pas amenée avec elle ? Ce sont les morts qui sont les plus heureux en ce moment. Jésus, bon Jésus ! Miséricorde pour nous tous !

— Pauvre Sophie ! Où irez-vous donc ?

— J’ai une sœur à Saint-Hyacinthe. Elle trouvera bien un coin dans sa maison… Ah ! je n’y vivrai pas longtemps… Rien à craindre.

— Et les enfants ?

— Les bonnes filles du défunt docteur Dormicour s’en chargeront peut-être, durant quelque temps. De Josephte, certainement. Quant à Michel, il est débrouillard. Il pourra donner un coup de main ici et là, afin de gagner de quoi vivre…

— Alors, je vous quitte Sophie. Bon courage ! Vous n’êtes pas la seule, allez, à pleurer toutes les larmes de votre corps, et pour ce que ça avance !

Les deux enfants entendaient se refermer la porte donnant sur le jardin, tandis que Sophie remontait au premier, par l’escalier de service, en gémissant et en prononçant toutes sortes de paroles incohérentes. On l’entendait bientôt traî-