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meilleure humeur. Elle souriait à la mignonne Josephte, qui ne souriait guère, de son côté. Elle paraissait guérie de la surexcitation nerveuse du premier soir, mais son regard restait sombre, et, parfois, elle se pressait en tremblant contre Mathilde, semblant demander protection.

Elle ne pouvait supporter que Michel la laissât longtemps. Elle le suivait avec des yeux pleins de larmes, dès qu’il quittait la pièce. Et chaque soir, alors que Mathilde, tendrement, venait se pencher sur elle et l’embrasser une dernière fois, elle murmurait, en serrant le cou de sa parente : « Cousine Mathilde, Michel ne me quittera pas au retour de cousin, n’est-ce pas ? Je veux le voir tous les jours. C’est à lui qu’Olivier m’a donnée, à lui et à toi… Je vous aime tant, tous les deux… Et dis, Olivier, je le reverrai encore, n’est-ce pas cousine Mathilde ? Oh ! Olivier, Olivier, mon frère chéri !… » Et la petite fille se rejetait en pleurant sur ses oreillers. Mathilde, avec bonté, la consolait alors, la caressait, la suppliait de s’endormir pour l’amour d’Olivier. Il ne voudrait pas que sa petite sœur tombât malade… Et peu à peu, sous l’influence apaisante de la jeune fille, l’enfant redevenait calme, et s’endormait. Mais son sommeil restait bien agité.

Il était près de cinq heures, ce jour-là, lors-