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vous croyez encore, je le voudrai aussi… Seulement, ne vous mettez pas trop durement à contribution… Faites-le pour le repos de ma conscience… de mon amour,… et pour Josephte ! Elle n’aura que vous plus tard… Bien, Mathilde, votre courage revient… Laissez-moi baiser la petite main compatissante, aimante… Mais où allez-vous ? Mathilde, je n’ai pas froissé votre grand cœur au moins ?… Dites-moi que vous comprenez mes confidences… Mathilde !

— Olivier, dit la jeune femme, en s’agenouillant de nouveau près du malade, et en mettant sa joue contre la sienne, Olivier, mon amour, vous me torturez, c’est vrai, mais je puis en supporter bien davantage, allez. Mon chéri, laissez-moi donc, malgré tout, vous disputer à la mort… Oh ! la voleuse, l’affreuse voleuse de bonheur, de mon bonheur ! Je la hais !

— Chérie ! Voyons !

— Ne craignez pas. Je ne pleurerai plus. C’est fini. Je veux maintenant me mesurer avec la douleur, avec la vôtre, avec la mienne. Avec la mort aussi ! Avec tout !

— C’est cela, ma courageuse, mon unique… Mais, voulez-vous que nous redevenions pratiques ?… Voyons chacun à nos tâches… je m’occuperai des lettres reçues. Cette corres-