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— Je vous en prie, Olivier, laissez ma grande tendresse pour vous agir comme bon lui semble… Tenez, regardez à ma main droite, la belle bague qui s’y trouve… C’est vous, mon chéri, qui l’avez placé sur mon bureau, hier soir…

— Qu’est-ce que cela ?… Mais puisque vous gardez ce diamant que ma grand’mère a porté jusqu’à la fin, laissez-moi garder en retour longtemps, bien longtemps… votre main, si secourable,… si douce… Je vais fermer les yeux un instant. J’ai souvent besoin de ces moments de recueillement.

— Vous n’êtes pas plus souffrant, au moins, Olivier ? demanda Mathilde un peu effrayée.

— Mais non. Toujours cette faiblesse, ou cette lassitude extrême qui me tient… depuis un an, au moins.

— Mon Dieu !

— Écoutez, Mathilde, il faut que je vous parle…

— Non, non, quelques minutes de repos vous sont nécessaires. Je le vois, allez, moi aussi.

— Le bonheur fait si mal, parfois ! Mathilde, vous savoir, près de moi, aujourd’hui, demain…

— Olivier ! Mon chéri ! Oui, je ne vous quitterai jamais plus.

Durant quelques minutes, le jeune homme demeura immobile, les yeux clos. Mais il ne dormait pas, car au mouvement que fit Mathilde pour retirer sa main, demeurée dans celle