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— Mathilde, dit-il, de grâce, dominez votre faiblesse. Soyons dignes l’un de l’autre… Mathilde, ne pleurez plus… Je ne sais pas supporter vos larmes… Chérie, fit-il soudain, je n’en puis plus… Mon amour… Oh ! viens ! Viens !… Tu vois… Un cri de la jeune fille l’interrompit. Elle était près de lui, les yeux lumineux sous les larmes, le regard plein d’un fol espoir. Elle se pressait contre lui.

— Enfin, Olivier ! J’entends votre cœur…

— Que tu es coupable, ma bien-aimée !… Mais ton obstination en pleurs a raison de tout… Mathilde, n’est-ce pas que se vérifient en cet instant les mots connus : « L’amour est fort… comme la mort ?

— Plus fort !

— Ma chérie !

— La mort, je la tiendrai en échec.

— Je mourrai, du moins, ô douceur, mes yeux dans les tiens… Ah ! Ne te fais pas d’illusion, mon amie !… Vois-tu…

Un cri de douleur de la jeune fille l’interrompit. Elle posait la main sur les lèvres du jeune homme.

— Je t’en prie, Olivier, ne parle pas ainsi… Pas en ce moment, du moins, où je suis si heureuse…