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a moins besoin de conseils que de cœurs qui la comprennent et qui l’aident… D’ailleurs, elle a été assez sage pour ne prendre que l’entêtement de son père…

— Tu la connais bien. Tu connais bien les femmes, d’ailleurs. Et ta profession…

— Mais non, mais non, ma bonne Louise… En l’occurrence, je me souviens de notre jeunesse… Bien mal avisés eussent été ceux qui auraient tenté de nous séparer… Pas vrai ?

— Chut ! Mathilde revient…

— Non, mais si tu te voyais la mine, ma chère femme… À tout à l’heure !… Fait-il beau ?… Vois ce soleil. Il vaut tous les médecins et tous les remèdes du monde… Un dernier mot, Louise. Soigne ton dîner.

— Mathilde ne dînera sans doute pas ici…

— Qu’est-ce que tu dis ?

— Je t’en prie, Séraphin, va-t-en… Je viens encore de me compromettre… Voici, heureusement, Mathilde et les enfants. Entrez, entrez ! … Josephte, à table, ton chocolat sera tout froid… Laisse-moi, veux-tu ?

La fillette venait de sauter au cou de la vieille dame. Elle rayonnait. Elle se retournait sans cesse pour constater que Michel la suivait. Celui-ci s’avançait, pressé contre Mathilde, qui lui parlait à voix basse.

— Bonjour, Michel, fit la vieille dame. Que