Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas, mais dont la tête était tournée vers elle. « Michel ! Michel ! au secours ! chuchotait tout bas la petite fille… Le vent seul lui répondait… Quelle grande voix il avait ce soir… et comme il se plaignait… Michel, Michel, je t’attends… Viens… Oh ! viens… j’ai peur »…

Les nerfs aiguisés de Josephte se tendaient de plus en plus. Le moindre bruit, elle le percevait… Ah ! qu’était cela ? Des chevaux venaient à la course, non loin… Les soldats la cherchaient peut-être… Ils approchaient… plus près, plus près… Ciel ! on l’avait vue… L’un qui précédait les autres de beaucoup se dirigeait vers l’église… vers elle, Ah !

— Michel, Michel, cria la petite fille, folle de joie, en apercevant celui-ci, terrifié aussi, car elle comprenait que le petit garçon, s’il accourait vers elle, était poursuivi en même temps par les Habites rouges

Michel s’étant élancé à bas du cheval, à gauche de l’église, laissait l’animal continuer sa course folle du côté de Saint-Mathias. Michel ne bougeait pas, écroulé comme une masse, avec un bras assez endommagé, lui sembla-t-il. Mais non brisé, car il le remuait quoique difficilement. Il attendit cinq minutes. Deux cavaliers accouraient à fond de train. Ils passèrent devant