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yeux qui reflétait la joie immense de la liberté recouvrée.

Les yeux agrandis, sa main serrant convulsivement le bras du docteur, Michel regardait, examinait, scrutait… Soudain, il poussa un grand cri, et lâchant le bras du docteur, courut en avant, les bras tendus.

À ce moment, en effet, paraissait à la porte de la prison, soutenu par deux gardes, et accompagné du Dr  Arnoldi et d’un officier anglais, un prisonnier malade. Grand, très brun, effroyablement maigre, d’une pâleur étrange à cause des pommettes si rouges de la figure, il semblait faire des efforts surhumains pour paraître calme, et aussi pour voiler la grande faiblesse qui le tenait. Car si l’on allait le retenir encore, pour cette raison, en cette maison de douleur et de honte.

Olivier Précourt, car c’était lui qui redevenait libre enfin, aperçut bien vite Michel lui aussi. Il sourit. Il s’arrêta pour l’attendre.

M. Olivier, oh ! M. Olivier, que je suis heureux de vous retrouver… Jamais, jamais, je ne vous quitterai… avait crié Michel en se précipitant dans les bras ouverts du jeune homme.

Le docteur Arnoldi alla au-devant du vieux médecin des Perrault qu’il connaissait fort bien, et lui dit à voix basse : « Je suis content de vous voir ici. Veillez sur Précourt, c’est un moribond, au fond ».