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Le souffle du malade devenait de plus en plus rapide. Les mains se crispaient sur les couvertures.

Effrayée, mais n’osant le faire voir, Mathilde murmura soudain en posant la main sur celle de son père : « Patience, mon pauvre papa… je vous obéis… Michel viendra… Soyez indulgent, n’est-ce pas ? »

Un sourd grognement lui répondit. La jeune fille soupira ; puis, ayant posé ses lèvres sur le front de son père, elle sortit à la hâte, se promettant bien de faire venir, en plus de Michel, le vieux médecin de famille.

Quelques minutes plus tard, Michel pénétrait dans la chambre. Il vint s’agenouiller près du lit.

M. Perrault, c’est moi, Michel. Pardonnez-moi ma désobéissance…

— Relève-toi… Je suis… trop malade… pour te rosser… comme tu le mérites… Plus tard, plus… tard.

— Que voulez-vous que je fasse, M. Perrault ?

— Rien… Reste là…

— Oh ! oui, M. Perrault, je demeurerai près de vous, avec grand plaisir.

— Petit hypocrite !

— Monsieur, non, non…

— Tu me détestes… tu me… voudrais… mort…

— Non, non… Comme vous souffrez !