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— L’on n’a pas voulu de moi… Quelle loque méprisable,… je suis devenu !

— Taisez-vous, M. Olivier. Vous guérirez, une fois libre.

— Écoute, Michel… si cela arrivait,… si je suis bientôt libre, je compte… sur toi… sur toi seul… tu entends ?

— J’entends. Je ferai tout ce que vous voudrez, je vous le jure. Du moment que vous ne me laisserez plus vous quitter.

— Je ne désire voir personne… personne d’autre… pas même ma petite Josephte… Elle viendra plus tard… Je veux aller me réfugier… dans ma maison de Saint-Denis… si elle existe… encore… Je veux y mourir… et seul… acheva-t-il tout bas.

— On l’a épargnée, M. Olivier, la maison que vous aimiez tant. Je le sais.

— Il y a de nobles Anglais encore. Celui qui m’a fait prisonnier et auquel j’ai adressé cette prière d’épargner ma vieille demeure possède une belle âme, je le déclare. Je l’en remercierai d’ici quelques jours, je l’espère.

M. Olivier, vous allez mieux, on dirait. Vos joues sont toutes roses.

— Oui, la fièvre me dévore de nouveau…