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VI. — L’ENTREVUE


MICHEL avait très habilement préparé son plan, concernant sa visite au prisonnier politique, à celui qu’il aimait plus que toute autre personne au monde, à M. Olivier. Sans doute, le regret le pinçait au cœur lorsqu’il songeait à sa chère « princesse », qu’il laissait dans l’ignorance de cette course suprême. Mais comment se résoudre à lui faire des confidences ? Elle le blâmerait. Elle chercherait à le dissuader de cette initiative non sans péril. Et elle aurait raison. Michel s’était dit : « J’aime mieux causer une contrariété à ma princesse, en disparaissant ainsi, sans dire un mot, que d’avoir à lui désobéir franchement… Car je n’en puis plus d’attendre… M. Olivier, qui est bien malade, a besoin de moi, je suis sûr ; il voudrait me recommander toutes sortes de choses… Peu m’importe les coups que je recevrai, ou avant, ou après ! Mon cœur sera rassuré et je ne souffrirai que du corps, au moins. »

Cependant, le brave petit avait soufflé quelques mots de son escapade, à la dernière minute, à sa vieille protectrice, Mme Deland. En l’entendant, celle-ci avait attiré l’enfant tout contre elle.