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res. Envoie mon souper à six heures par Mélanie… Va-t-en, te dis-je.

— Père, je vous en prie, prenez-nous en pitié… Nous avons tant de peine… Et votre maladie, est-ce qu’elle ne s’ajoute pas à toutes les inquiétudes qui sont mon lot depuis quelque temps ?

— Tu ne m’attendriras pas. Va-t-en. Bonsoir.

— Pauvre papa !… Oui, bonsoir.

Et Mathilde sortit, désemparée, mystifiée, ne comprenant absolument rien, quoi qu’elle pensât, à la conduite de Michel.

Elle arrivait près de sa chambre lorsque Josephte courut à elle et lui remit une lettre. Elle ajouta en riant la bonne petite : « C’est de Michel, cousine, il me l’a donnée ce matin, afin que vous l’ayez tout de suite, mais j’ai oublié moi. Qu’il semblait drôle, Michel, ce matin. Il m’a embrassée deux fois, en me soufflant à l’oreille : « C’est pour Olivier que je t’embrasse comme cela. Josephte. » Je lui ai demandé : « Qu’est-ce que tu dis là, pour Olivier ? » Il n’a pas répondu ; puis il est parti à la course vers sa chambre. Comprenez-vous quelque chose à tout cela, vous, cousine ? Et où est-il, Michel, en ce moment ? »

Je ne comprends pas encore, je suis comme toi, ma petite Josephte, mais peut-être que le mot de ton petit ami va m’éclairer. Va trou-