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Tout à coup, elle avait aperçu le petit garçon sur le seuil de la chambre. Il arrivait à la hâte d’une course, cela était visible. Il parut étonné et bien confus de voir la jeune fille. Il hésitait à entrer.

— Eh bien, mon petit Michel, d’où viens-tu, à cette heure-ci ? avait-elle demandé.

— Je suis allé chez Madame Deland… ailleurs aussi, répondait l’enfant assez bas.

— Débarrasse-toi vite de tes vêtements, petit. Le souper va sonner. Et surtout ne garde pas cet air de coupable. Comme si mon petit Michel pouvait commettre quelque chose de vilain.

Et tendrement Mathilde, s’était plu à aider à l’enfant.

— Mademoiselle, c’est bien vrai que vous croyez…

— Que je crois, quoi, enfant ?

— Que je ne ferais pour rien au monde quelque chose de laid, de mal…

— Certainement. J’ai une grande confiance en toi.

— Mais auriez-vous confiance, même, même si j’avais l’air d’avoir mal agi…

— Qu’est-ce que tu me racontes-là, Michel ?

— Rien, rien, Mademoiselle. Mais vous savez j’aurais un chagrin bien grand, bien vrai, si vous doutiez de moi…

— Tu rêves debout, là ! Tiens, Michel lave tes mains dans ce beau bol tout neuf que je t’ai acheté, hier.