Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Puis ses yeux se baissèrent et un grand soupir souleva sa poitrine.

Mathilde prit la lettre d’Olivier la fit voir et toucher aux enfants, mais sans leur permettre de la lire. Elle parla doucement des choses aimantes qu’Olivier avait eues à l’adresse de tous. Puis, tous trois se penchèrent sur le dessin où les yeux profonds du prisonnier de Saint-Charles les regardaient avec une tristesse infinie…

Quinze jours s’écoulèrent encore, lourds, longs, pénibles, sans nouvelles. Mathilde avait écrit un mot d’affection et d’encouragement à Olivier, mais sans faire la moindre allusion à la liberté que le jeune homme lui rendait avec tant de noblesse et de véritable honnêteté. Elle avait inséré dans sa lettre un billet de Josephte. Celle-ci le lui avait apporté en grand mystère, et les joues toutes roses de la peine qu’elle s’était donnée pour l’écrire.

Avant de cacheter son envoi, Mathilde s’était rendue dans la chambre de Michel. L’enfant était absent. Surprise, car il était près de six heures, et Michel étudiait toujours à ce moment-là. Elle regarda autour d’elle. Tout était propre, bien rangé… mais les vêtements de sortie de l’enfant n’étaient pas à leur place. Qu’est-ce que cela voulait dire ?