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toi non plus, même si on te forçait de le faire. Car alors, que ferions-nous, demain, après-demain…

— Tout ce temps-là pour arriver chez la cousine Perrault ? Oh !

— La princesse, tu sais…

— La princesse ? fit Josephte, surprise.

— Je l’appelle ainsi, ta cousine, Mathilde. Elle est si belle, si bonne, la fiancée de M. Olivier. Ses robes bleues et blanches, me semblent légères et brillantes, comme le ciel quand il y a du soleil et de beaux nuages blancs comme la neige. M. Olivier souriait quand je l’appelais ainsi devant lui. « La princesse ! L’adorable princesse, » disais-je.

— Olivier, Olivier !… Michel, penses-tu que mon bon frère sera tué par les Habits rouges, qui l’ont emmené ?… Olivier ! oh ! Michel, pourquoi as-tu parlé de lui… Mon Dieu ! Olivier, je…

Et la petite fille se prit soudain à pleurer, à sangloter. Tout son corps semblait secoué sous la violence du chagrin. Michel se sentit navré. Sans doute, sa peine à lui était vive. Parfois, il lui semblait qu’un poignard traversait son cœur… Mais pleurer ! Oh ! non ! Il lui paraissait indigne du courage qu’il voulait avoir, com-