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j’ai une surprise pour vous deux… J’ai reçu un… portrait, un portrait de notre cher prisonnier.

— Oh ! cousine, vrai ? Montrez-le moi tout de suite que je l’embrasse…

— Mes petits, il faut que vous sachiez avant… combien celui que nous aimons… est changé, amaigri… Il est très malade, là-bas…

La jeune fille ne put retenir un sanglot. Michel se pencha, et mit humblement un baiser sur la main de la jeune fille. Josephte s’appuya contre elle. Soudain, elle se mit à pleurer, mais bas, bien bas, la pauvre petite.

— Josephte, tu n’es pas raisonnable, mon ange… Je ne pourrai rien te faire voir… si tu n’es pas plus courageuse… Vois, Michel, comme il est brave ! Il se raidit, mais ses yeux sont secs… Josephte, je t’en prie !

— C’est un garçon… Michel, cousine… moi… moi…

— Mais que dis-tu là ? Alors, les petites filles seraient des lâches ? Ah ! Josephte !

— Non, non, cousine, j’ai de la peine… je ne puis… assez dire… j’ai de la peine… mais je ne… suis pas lâche !

— Alors, essuie tes larmes. Tiens, avec mon mouchoir. Si tu savais, petite, comme mon cœur à moi se serre, se serre à se briser…

— Cousine, s’écria Josephte, en se levant et en la regardant, je le crois. Oh ! comme vous