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son père apporta, étaient inquiétantes. Le régime de la prison le tuait. Un rhume mal guéri persistait de façon alarmante. On craignait la phtisie galopante… Le moral du jeune homme se maintenait bon toutefois. Il rassurait tout le monde autour de lui… Mais parfois, aussi, ses meilleurs confidents, le voyaient les yeux rougis, le regard douloureux…

Le lendemain du jour où Mathilde apprit ces nouvelles, et où son cœur se serra à se briser, une lettre arriva. La sœur aînée de Josephte, qui habitait aux États-Unis depuis les premières heures de la rébellion priait Mathilde de faire reconduire sa petite sœur, auprès d’elle, à la première bonne occasion. Sa fortune, qu’elle avait conservée entière, lui permettait de prendre soin sans peine de la petite Josephte. L’imprudence de son frère d’ailleurs, qui avait attiré déjà tant de malheurs sur la famille, avait diminué ses revenus de façon alarmante pour lui et pour Josephte, et si son emprisonnement se prolongeait plus d’un an… Dieu sait ce qu’il adviendrait des revenus qui restaient. Elle avait eu des nouvelles très sûres d’une amie de Saint-Denis. Tous savaient, à cet endroit, que les grains amassés dans les hangars, par Olivier, où avaient brûlé dans les entrepôts, ou y pourrissaient tranquillement. Seule, la maison de famille des Précourt avait été épargnée, grâce à