Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.

porte aux heures assignées. Sinon, je t’apprendrai l’exactitude de façon tangible…

Et de nouveau, M. Perrault leva sa canne ; puis il s’en servit pour pointer la porte.

Michel s’enfuit plus mort que vif. Il s’enferma dans sa chambre. Durant quelques minutes, il fut en proie à un violent désespoir. La révolte agitait son âme avec quelle force !… Il appelait sa mère. Ah ! pourquoi ne venait-elle pas le chercher… La mort était certes préférable à la vie… Puis, cette pensée de sa mère sembla peu à peu l’envelopper à la façon de deux bras très tendres… Il se raidit, se dit que la Providence viendrait bien encore à son secours… D’ailleurs, et l’enfant soupira, plus calme, c’était bien vrai qu’il était pauvre, seul au monde, et voué en quelque sorte à la charité publique. Peut-être avait-il eu tort de vouloir tant s’instruire ? Cela coûtait beaucoup d’argent, et l’argent des autres, bien entendu. Des grands cœurs comme M. Olivier oubliaient tout cela et ne songeaient qu’à mettre à l’aise ceux qu’ils aidaient avec leur or… La leçon était dure, mais il allait en profiter. Il se résignerait à ne savoir que l’indispensable. Il prendrait dans le monde la place qui lui convenait, et qui serait bien humble, comme le lui avait fait comprendre