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puis disposer de toi à ma guise… Sinon, va-t-en, va courir les rues et mendier à ton aise… »

Un sanglot du petit garçon allait se faire entendre. Il put le refouler… Oh ! si ce n’eût été pour l’amour de Josephte, comme il venait de le promettre, il s’en serait vite allé, loin, bien loin, de cet homme impitoyable…

— Bien, reprit M. Perrault. C’est entendu. Tu me serviras. Ton obéissance sera absolue, sans réplique. Ce fou d’Olivier Précourt, mon cousin, qui a placé de l’argent à la banque, paraît-il, pour servir à ton instruction verra ses plans idiots déjoués. Cet argent, j’y veillerai, moi, et plus tard, à ta majorité, tu en feras ce que tu voudras… mais pas avant ! Ainsi, tu resteras dans la condition où la vie t’a placé. Si tout le monde agissait ainsi, il y aurait moins de ratés par le temps qui court. Et maintenant, lis-moi le journal. On t’a appris à lire, c’est inespéré dans ta situation. Lis, mais lis donc… Oh ! là, là, il ne manquerait plus que cela… J’aurai affaire à un garçon sans énergie, mou, douillet, pleurard… Pouah ! Tiens, va-t-en… Et ne reviens pas avant une heure et demie, cet après-midi… Non, attends, j’ai deux mots importants à ajouter… Je ne veux pas te voir avant dix heures le matin, ni après quatre heures dans l’après-midi. Va paresser où tu voudras durant ces heures… Et sois ponctuel à frapper à la