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gnon, qui regardait fuir avec tristesse cette vieille femme dévouée, dont l’âge trahissait les forces sans doute à jamais.

Prenant Josephte par la main, Michel descendit au jardin ; et là, penché sur la clôture en fer forgé qui entourait la maison, il vit que, bientôt, à bout de force, la pauvre Sophie s’était jetée par terre, en appelant au secours. Le bruit d’une voiture s’entendait en effet, venant de Saint-Denis. Elle apparut. Un habitant des environs descendit et fit monter avec bonté la vieille domestique dans sa voiture. Il l’encourageait et la calmait.

Vivement, Michel retourna dans la maison avec Josephte. Il lui enjoignit de se taire, quoi qu’il arrivât. Le charitable habitant se trouva bientôt près de la maison des Précourt. Il aperçut la malle et la chargea sur son dos. Il la déposa dans la charrette près de la vieille domestique à demi-consciente. Puis, les mains autour de sa bouche, en guise de porte-voix, il appela par trois fois, tourné vers la maison, et d’une voix de stentor, vraiment. N’entendant rien, ne voyant rien bouger autour de la propriété qui semblait close, il repartit bien vite vers Saint-Denis.

— Et maintenant, Josephte, préparons-nous,