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vez, nous faisons d’excellentes affaires avec nos grains, cette année. Une partie est déjà vendue aux exportateurs de Montréal.

— Alors ?

— Eh bien, j’ai donné l’ordre, d’agir en sorte que tout soit prêt, en effet, pour deux heures de relevée. Je serai sur les lieux, avec le capitaine Lespérance qui jugera mieux que nous de la quantité exacte qu’il lui sera possible de transporter.

— Tu t’arranges toujours fort bien avec cet actif et agréable capitaine. Tout est pour le mieux, Olivier ?

— À peu près.

— Que veux-tu dire ?

— Grand’mère, je crois qu’il faut que je suive le blé à Montréal. Une visite à nos clients ne serait pas inutile en ce moment. Il se pourrait que je puisse leur céder ce qui nous reste de grains, en faisant quelques concessions, bien entendu. Mais nous le pouvons.

— Olivier, mon enfant, pourquoi envelopper de ce prétexte d’affaires ton grand désir d’être à Montréal en ce moment ?

— Ce n’est pas un prétexte, je vous assure. Nous avons fait beaucoup d’argent dernièrement. Il faut profiter de cette veine heureuse…

— Olivier !

— Eh bien, admettons, grand’mère, qu’un voyage à Montréal me plaise en ce moment…

— Et à moi aussi, le voyage plairait, dit