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pourquoi le bon M. le Curé Chartier, n’enseignait pas l’anglais à Michel. Dis-le, Michel, vite, vite. Olivier serre sa pipe. Il va falloir partir d’ici.

— Parle, Michel, mon enfant, appuya Olivier en riant. J’ai une petite sœur très curieuse, tu le vois. Hâte-toi. Nous manquons d’air, ici.

— Ce sera vite dit, Monsieur Olivier, apprit Michel en soupirant. C’est que je le savais, l’anglais, moi, et très bien. Voilà.

— Tu sais l’anglais, toi ! s’écria Josephte en enveloppant son petit compagnon d’un regard d’admiration. Je trouve ça si difficile l’anglais. Michel. Tu me montreras peut-être ?

— Je veux bien, répondit le garçonnet, en regardant avec timidité Olivier Précourt.

— Et, dis-moi, petit, reprit celui-ci, où as-tu appris la langue des Habits Rouges ?

— Je demeurais aux États, Monsieur, dans le Vermont, avant la mort de ma mère. Je suis un émigré… Comme on riait de moi, à Saint-Benoit, à la petite école. « L’émigré, par ci », disait-on, « l’émigré par là »… Il a fallu que je me batte un jour pour qu’on me laisse tranquille…