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— Je demande si je puis rire et parler avec Michel, reprit patiemment la petite.

— Écoute, Josephte, tu es malade ou tu perds la bonne petite tête que Dieu t’a donnée, pour me poser une semblable question.

— Pas du tout. C’est toi qui as défendu que Michel…

— Moi !… Ah ! ça, qu’est-ce que cette histoire ? Tu sais, Josephte, comme dit ta sœur aînée, je n’ai pas la cervelle de Papineau… Veux-tu avoir la bonté de t’expliquer clairement ? s’écria Olivier, en repoussant verres, assiettes, couverts et en allumant sa petite pipe d’ébène.

— Ce sera vite expliqué. Olivier, toi qui es bon comme personne ne l’est dans le monde à part de grand’mère, tu as défendu à Michel de me parler, avant-hier, chez le Dr Duvert.

— Voici une nouvelle pour moi, une vraie… Et qui t’a fait ce conte ?

— Michel.

— Hein !

— C’est Michel. Demande-lui, tu verras bien.

— Parfait.

Olivier se tourna vers le petit garçon, qui se tenait immobile à ses côtés, la tête basse et les pommettes toutes rouges, véritable image de la confusion, mêlée à beaucoup de tristesse.

— Michel, pourquoi as-tu inventé une pareille histoire, qui peine Josephte, et… qui me